samedi 28 avril 2018

Roumanie: manifestation du personnel de santé

Article paru le 2604/2018 sur lefigaro.fr

Plusieurs milliers d'employés du système de santé public roumain ont manifesté jeudi à Bucarest contre une loi salariale qui, selon eux, a réduit leurs revenus, a constaté une journaliste de l'AFP. "C'est une loi misérable: je ne demande pas qu'on augmente mon salaire mais je veux au moins qu'on ne le baisse pas. Je m'occupe du registre médical, je passe tout mon temps devant l'ordinateur, j'ai de graves problèmes de dos et on m'a coupé la prime de travail devant l'ordinateur", a déclaré à l'AFP Sanda, une manifestante de 47 ans.

Cette employée d'hôpital déplore avoir ainsi perdu plus de 250 lei (54 euros) par mois, soit 12% de son revenu, argent nécessaire pour payer les "repas des enfants à l'école". Venus de tous le pays, les manifestants se sont réunis devant le siège du gouvernement criant "Honte" et "Unité" et "tournant symboliquement le dos" au bâtiment. La majorité sociale-démocrate a adopté en décembre une loi très décriée qui a transféré les cotisations patronales à la charge des employés et modifié les règles régissant le versement des primes dans le secteur de la santé. "Une aide-soignante à plein temps, qui travaille aussi les week-ends et les jours fériés, gagne à présent environ 2.000 lei (430 euros)", soit 15% de moins qu'avant, a déclaré à l'AFP Aurel Cretu, un responsable syndical de Bacau (est).

Depuis le mois de mars, la plupart des médecins ainsi qu'une partie des infirmiers ont bénéficié de hausses salariales, mais le reste du personnel médical, notamment les aides-soignants, a connu des baisses allant jusqu'à 255 euros par mois, selon les syndicats. Des petites manifestations ont été organisées ces dernières semaines devant des hôpitaux de Bucarest et en province. Les syndicats menacent d'organiser une grève générale le 11 mai.

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GREVĂ GENERALĂ anunțată în SĂNĂTATE. Când va fi declanșată și ce proteste au loc până atunci

Radio România Internaţional/Le flash /28.04.2018

La première ministre social-démocrate roumaine,Viorica Dăncilă déclare qu’elle ne démissionnera pas./La ministre roumaine de la santé, Sorina Pintea, rencontrera les représentants des syndicats, la semaine prochaine.


Politique - Dans une interview diffusée hier soir par une chaîne de télévision de Bucarest, la Première Ministre social-démocrate Viorica Dăncilă a déclaré qu'elle n'allait pas démissionner et que la décision du Président de la République de lui retirer le soutien politique ne l'affectait pas, tant qu'elle bénéficiait de la confiance de la coalition au pouvoir. Le chef de l'Etat avait demandé publiquement la démission de Mme Dăncilă, trois mois seulement après son installation à la tête du gouvernement, considérant qu'elle n'était pas « à la hauteur de son rôle ». La Première Ministre avait décliné l'invitation du Président de la République à participer à des consultations concernant l'inflation. M. Iohannis s'était aussi déclaré mécontent de n'avoir pas été consulté au sujet du transfert à Jérusalem de l'ambassade de Roumanie en Israël. Dans son opinion, une discussion exploratoire sur ce thème ne serait pas déraisonnable, mais elle devrait prendre en compte la législation internationale. La décision du Président Iohannis relative à la Première Ministre Viorica Dăncilă a divisé la classe politique roumaine. Les deux composantes de la coalition gouvernementale, le Parti social-démocrate et l'Alliance des libéraux et des démocrates considèrent que la chef du gouvernement n'a aucune raison de démissionner, puisque le Président de la République n'a pas de compétence en matière de retrait de la confiance au premier ministre ou à l'Exécutif. De son côté, l'opposition parlementaire de droite a annoncé vouloir introduire une motion de censure.

Communiqué - En Israël, un communiqué issu par le cabinet du premier ministre fait savoir que Benjamin Netanyahu exprime son espoir que Bucarest suive l'exemple de Washington et déménage son ambassade de Tel Aviv à Jérusalem le plus rapidement possible. Le document rappelle aussi les entretiens de cette semaine du premier ministre Netanyahu avec son homologue roumaine Viorica Dăncilă et avec le président de la Chambre des députés de la Roumanie Liviu Dragnea. Ces rencontres ont reflété la relation spéciale qui existe depuis des années entre Israël et la Roumanie, les discussions bilatérale ayant porté sur les modalités de la faire évoluer, est-il encore dit dans le communiqué du cabinet du premier ministre israélien.

Syndicats - La ministre roumaine de la santé, Sorina Pintea, rencontrera, la semaine prochaine, les représentants des syndicats du secteur. La ministre a dit être « l'adepte » du dialogue, rappelant les 28 rencontres qu'elle a déjà eues avec les syndicats pour trouver des solutions à leurs revendications. Plusieurs personnels du système de santé accusent la baisse de leurs revenus après l'application de nouvelles réglementations au chapitre salarial. Les syndicats menacent de faire une grève d'avertissement, le 7 mai, et de déclencher la grève générale le 11 mai prochain.

Défense - Le ministre roumain de la défense, Mihai Fifor, fait une visite en Jordanie du 28 avril au 2 mai, pour participer à la réunion du Processus Aqaba. A cette occasion, le ministre roumain sera reçu par le roi Abdallah II et aura un entretien avec le général Mahmoud Freihat, président du Comité réuni des chefs d'Etats-Majors des Forces armées jordaniennes. Le Processus Aqaba est une plate-forme de dialogue stratégique lancée en 2015, en vue de la coordination des actions de la communauté internationale contre le terrorisme et l'extrémisme. Quatre réunions ont déjà eu lieu, les pays participants étant intéressés par la consolidation de la stabilité et de la sécurité, quel que soit le contexte géopolitique ou géostratégique de la région du monde où ils se trouvent.

Week-end - Les vacances occasionnées par le pont du 1er Mai ont commencé. Des milliers de Roumains ont déjà pris d'assaut les stations de montagne ou celles de la côte de la mer Noire. Des rames de trains supplémentaires ont été introduites vers les stations les plus recherchées, tandis que sur les routes, 300 radars sont en fonctions.

Météo - Il fait beau et chaud aujourd'hui, en Roumanie. Les températures maximales se situent entre 21° et 29°. A Bucarest, il y avait 22° et du soleil à midi.

Transilvanian Brunch: la Transylvanie dans vos assiettes

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Article publié par lepetitjournal.com/Bucarest le 27/04/2018

Cette semaine nous voulons nous pencher sur la Transylvanie et ses traditions culinaires riches, aux influences multiculturelles; ce n’est pas par hasard si la ville de Sibiu a été élue Région Européenne de la Gastronomie en 2019. Puisque le voyage passe aussi par vos assiettes, nous vous proposons aujourd’hui un petit tour de ses saveurs à travers le "Transilvanian Brunch", événement organisé chaque weekend par l'association "My Transylvania" dont le but est de valoriser l'identité gastronomique locale.

Chaque weekend, un petit village hors du temps, entre Sibiu et Mures, est choisi par l'équipe de l'association "My Transylvania", pour lancer un festin en plein air préparé par les locaux; une des meilleures façons de découvrir la Transylvanie rurale, de rencontrer ses habitants et de retrouver des saveurs oubliées.
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Ainsi, dans un petit village au coeur de la Transylvanie, les tables sont sorties à l’air libre et les tapis colorés sont étendus sur l’herbe, pour un banquet préparé avec soin par les meilleures cuisinières du village. N’utilisant que des produits locaux et de saison, les femmes du villages ramènent à la vie de vieilles recettes traditionnelles que même les Roumains ont oublié. Des légumes fraîchement cueillis, du fromage venu tout droit des bergeries, du pain avec de la slanina (lard) et de l’oignon, et une multitude d'entrées qui vous mettrons déjà l’eau à la bouche: diverses salades préparées avec des légumes du jardin, des charcuteries de la région, des roulades à la viande, des jumari, des boulettes de viandes, de la tocana (sorte de ragoût de viande)...

 Pendant que vous dégusterez vos entrées, tranquillement étendus sur l’herbe ou bien installés à l’ombre sur une botte de foin, vos hôtes seront entrain de mélanger les plats préparés dans d'énormes marmites fumantes.

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Pour finir, les fameux desserts de grand-mères vous seront servis: tartes ou gâteaux, le tout accompagné de jus de fruits frais et de sirops naturels.

Des musiciens locaux seront peut-être de la partie et viendront caresser vos oreilles avec des vieilles balades spécifiques de la région.


Après une telle orgie gastronomique quoi de mieux qu’une petite balade! Ainsi un petit tour avec des locaux est prévu, pour visiter les lieux et en découvrir l’histoire et les traditions, l’occasion d’admirer l'église fortifiée du village, de se perdre dans ses ruelles, d’admirer des vieilles maisons et d’écouter les histoires et les légendes du lieu.

Parmi les autres événements organisés par l'association "My Transylvania", notons aussi:

- Picnic in Cindrel:
Pour ceux qui aiment la rando, Picnic in Cindrel est l’événement idéal: on remplit un petit sac de bergers joliment brodé, avec les meilleurs fromages et charcuteries de la région, mais aussi des plats régionaux, et on commence par une petite rando de 2 heures sur la route du fromage, à travers des collines et des forêts verdoyantes. L’effort sera récompensé par un pique-nique avec une vue imprenable sur les environs, à ravir les âmes les plus contemplatives.

- Electric Camping:
Aux pieds des montagnes ou dans un village de la Vallée de Hartiacului, une vingtaine de tentes sont installées dans un vaste jardin ou dans une prairie près d’une propriété, avec une vue à couper le souffle sur la région. Vos hôtes prépareront le dîner sous vos yeux: des délicieux gulas de porcs seront entrain de bouillir dans de grosses marmites en plein air ou des ghiveci (ratatouilles) avec les légumes fraîchement cueillis. Dès la tombée de la nuit, des DJ locaux animeront la fête qui durera jusqu’à l’aube. Et le matin, après une nuit blanche à danser pieds nus dans l’herbe, le petit déjeuner traditionnel transylvain vous attendra: pain fait maison, fromages locaux, légumes frais, charcuteries, zacusca et confitures maison.

Quoi de mieux que de soutenir la communauté locale, les petits producteurs, tout en réapprenant à apprécier la nature et le calme de la vie à la campagne.

Les prix sont en général de 17 euros (75RON) par personne. Pour découvrir toutes les dates des prochains "Transilvanian Brunch" mais aussi des autres événements et réserver une semaine à l’avance: https://eat-local.ro/

jeudi 25 janvier 2018

Mort de Neagu Djuvara: historien, diplomate, philosophe, romancier et journaliste roumain

Neagu Djuvara, l'un des derniers représentants de l'aristocratie roumaine s'est éteint jeudi à l'âge de 101 ans.



Neagu Djuvara est né à Bucarest le 18/31 août 1916 dans une famille aristocrate d'origine aroumaine installée en Valachie depuis la fin du XVIIIe siècle et qui a donnée au pays de nombreux hommes politiques, diplomates et universitaires de prestiges.

Son père, Marcel Djuvara, chef de promotion à Polytechnique Berlin en 1906, capitaine du génie dans l'armée roumaine, est mort de l'épidémie de fièvre espagnole en 1918. Tinca Grădisteanu, sa mère, appartenait à la dernière génération d'une famille de boyards valaques.

Neagu Djuvara a fait ses études à Paris, licence de lettres à la Sorbonne (1937) et doctorat de droit (1940). Il a pris part à la campagne de Bessarabie et de Transnitrie (NDR: invasion de ces territoires en soutien des forces allemandes) comme élève - officier de réserve (juin - novembre 1941). Il sera blessé près d'Odessa.

En mai 1943, il est entré par concours au ministère des Affaires Etrangères et est envoyé à Stockholm dans la matinée du 23 août 1944 dans le cadre des négociations avec l'URSS, représentée par Madame Kollontai. Nommé secrétaire de légation à Stockholm par le gouvernement Sănătescu, il y restera jusqu'en septembre 1947 date à laquelle les communistes s'emparent de ce ministère.

Impliqué dans les procès politiques de l'automne 1947, il part et demeure en exil militant jusqu'en 1961 dans diverses organisations de l'exil roumain (secrétaire général du Comité d'Assistance aux Réfugiés Roumains à Paris, journaliste à Radio Europe Libre, secrétaire général de la Fondation Universitaire "Carol Ier).

En 1961, il part en république du Niger où il restera vingt - trois ans en qualité de conseiller diplomatique et juridique au ministère nigérien des Affaires Etrangères et, parallèlement, professeur de droit international et d'histoire économique à l'université de Niamey. Entre-temps, il avait repris des études de philosophie à la Sorbonne. En mai 1972, il obtient le doctorat d'Etat à la Sorbonne avec une thèse de philosophe de l'histoire sous la conduite du sociologue et philosophe Raymond Aron. Plus tard, il obtient également un diplôme du prestigieux Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO).

A partir de 1984, il est secrétaire général de la Maison Roumaine de Paris jusqu'en décembre 1989 quand il retourne au pays. De 1991 à 1998, il est professeur associé à l'Université de Bucarest. Il est membre de l'Institut d'Histoire "A.D. Xenopol" de Iaşi et de l'Institut d'Histoire "N. Iorga" de Bucarest.

Les années qui suivirent la Révolution ont été celles d'une intense activité littéraire pour Neagu Djuvara. Il a été l'un des auteurs de livres les plus recherchés et les plus appréciés de Roumanie.
Aux Editions Humanitas, il a publié "De la Vlad Țepeș la Dracula vampirul", "Există istorie adevărată?", "Amintiri și povești mai deocheate", "Ce-au fost „boierii mari“ în Țara Românească? Saga Grădiștenilor (secolele XVI–XX)", "Răspuns criticilor mei și neprietenilor lui Negru Vodă". Certains de ses ouvrages ont été traduits en français et en anglais.

En 2006, il a été décoré de l'Ordre National "Service Fidèle" avec le grade de Grand - Coix. En 2010, il a été décoré par l'Ambassadeur de France à Bucarest de l'Ordre des Arts et Lettres avec le grade d'officier. Le 9 août 2016, il lui a été conféré l'Ordre National "Etoile de Roumanie" au grade de Chevalier.

En 1926, à Sinaia

En 1936, à Sinaia

Sous l'uniforme après le bataille d'Odessa (le premier à gauche)
Le jour de son mariage en 1938 avec une jeune française qui se prénomme France

Le jour de ses 100 ans


lundi 22 janvier 2018

Petrache Poenaru, le roumain qui inventa le premier stylo moderne

Né dans une famille de boyards ruinés du sud du département de Vâlcea, l'inventeur du premier stylo au monde a eu une jeunesse agitée. Secrétaire du chef révolutionnaire Tudor Vladimirescu, Petrache Poenaru a été obligé de fuir à l'étranger pour sauver sa vie après la répression de la Révolution de 1821.

Petrache Poenaru est venu au monde par un jour glacial de janvier 1799 (le 10 pour être plus précis) au sein d'une famille du village de Beneṣti (localité de Bǎlceṣti, département de Vâlcea). Les historiens soutiennent que Petrache Poenaru a quitté le foyer parental à un âge assez jeune pour aller habiter chez des parents riches. Au cours de ses études à Craiova, la jeune Petrache Poenaru manifeste l'envie de rejoindre les pandours de Tudor Vladimirescu. Poenaru avait un handicap: il ne savait pas manier le pistolet, ni le couteau. Même s'il n'a pas participé à la lutte, l'inventeur s'est retrouvé au milieu de la révolution car Tudor Vladimirescu a remarqué l'intelligence du jeune homme et l'a pris comme secrétaire.
Tudor Vladimirescu
Après la répression de la Révolution de 1821, nombre de pandours ont été tués et Poenaru a du partir à l'étranger. En 1822, il a obtenu une bourse d'études à Berlin et, plus tard, rejoint Paris, l'endroit où de nombreux jeunes roumains arrivés pour étudier ont été initiés à la franc - maçonnerie. Poenaru y étudie la philologie et la polytechnique, devenant diplômé de l'Ecole Polytechnique de Paris.
En mai 1827, il fait breveter son invention: le porte plume portable sans fin qui s'alimente lui - même. Connu sous le nom de stylo, l'invention du roumain a contribué au développement de la société, car le stylo de Poenaru a remplacé les plumes et les étuis par la plume mécanique et a éliminé les éraflures sur le papier ainsi que les écoulements d'encre.

Brevet reçu par Petrache Poenaru pour son invention du stylo - plume 
Trois ans plus tard, avant de rentrer au pays, Petrache Poenaru devient le premier roumain a effectué un voyage en train, en participant en Angleterre à l'inauguration de la première voie ferrée du monde.
" J'ai fait ce voyage avec un nouveau moyen de transport qui est une des merveilles industrielles du siècle...vingt voitures reliées les unes aux autres, chargées de 240 personnes sont tirées par une seule machine à vapeur...", note Petrache Poenaru dans son Journal.

De retour au pays en 1830, Poenaru a été nommé à des fonctions administratives et politiques. Au moment de la Révolution de 1848, il est arrêté pour avoir fait partie de la commission de libération des esclaves tziganes.
Après la Révolution et l'Union des Principautés en 1859, Poenaru se trouve dans l'ombre du Prince Alexandru Ion Cuza, dirigeant de la Loge "Etoile du Danube". A cette époque, Petrache Poenaru était déjà Vénérable d'une autre loge maçonnique.

En 1870, cinq ans avant sa mort, Petrache Poenaru devient membre de l'Académie Roumanie. Il est resté dans les mémoires non seulement comme inventeur mais aussi comme pédagogue, mathématicien et ingénieur, étant l'auteur du premier manuel de géométrie de Roumanie et co-auteur du premier dictionnaire français - roumain. (Vocabulaire français-valaque d'après la dernière édition du dictionnaire de l'Académie Française)

En 2009, la station de métro "Semǎnǎtoarea" est renommée "Petrache Poenaru", en hommage à l'inventeur du stylo-plume.

Manoir de la famille de Petrache Poenaru


Petrache Poenaru par Constantin Lecca

Timbre émis en 2010 pour commémorer l'invention du stylo - plume



dimanche 21 janvier 2018

Florica Bagdasar: la première femme ministre d'un gouvernement roumain

Alors que la Roumanie va connaître son premier gouvernement dirigé par une femme en la personne de Viorica Dăcică, je reviens sur la première femme ayant participé à un exécutif en Roumanie. C'était au sortir de la Seconde Guerre Mondiale.

Florica Bagdasar, la première femme ministre de Roumanie a étudié à Harvard et a ouvert la première clinique de neuropsychologie du pays.

En 1946, Florica Bagdasar, médecin spécialisée en neuropsychologie infantile, devient la première femme ministre d'un gouvernement roumain en occupant la fonction de ministre de la Santé.

Elle remplace ainsi dans le gouvernement communiste de Petru Groza son mari, Dumitru Bagdasar, qui venait de décéder. Elle a occupé la fonction du 1er décembre 1946 au 28 août 1948. Au cours de son mandat, le pays est confronté à la famine et la pauvreté. La Moldavie lutte contre une épidémie de typhus alors que la Dobrogée (NDLR: région située le long de la Mer Noire) à une épidémie de malaria. C'est pour avoir accepté l'aide américaine et de la Croix - Rouge qu'elle perd son poste. A cette époque, les dirigeants des pays communistes refusaient l'aide provenant du plan Marshall.

A l'issue de son mandat de ministre de la Santé, elle est assaillie de menaces diverses, elle perd la direction du Centre d'Hygiène Mentale de Bucarest ainsi que tous ses biens.

Elle est réhabilité en 1956 (à l'occasion de la déstalinisation); elle refuse de réintégrer le PCR mais accepte la vice - présidence de la Croix - Rouge roumaine.

Née le 24 janvier 1901, Florica Bagdasar a dédié sa vie à l'assistance neuropsychiatrique et éducationnelle des enfants. Après avoir terminé des études sur la santé publique à Harvard, elle et son mari ont ouvert la première clinique de neuropsychologie de Roumanie où ont eu lieu les premières interventions sur le cerveau dans des conditions improvisées. Elle mourra à Bucarest le 19 décembre 1978. (traduction personnelle et complétée d'un article paru sur le site d'EuropaFM)
Florica Bagdasar (1901 - 1978)

Florica Bagdasar aux côtés du dirigeant Gheorghe Gheorghiu - Dej

Le couple Bagdasar

samedi 20 janvier 2018

Escapades en Roumanie: Brașov et Prejmer (guide Michelin)

Article publié le 19/01/2018 sur lepetitjournal.com
Vue aérienne du centre de Brașov

Pour bien commencer la nouvelle année, nous vous proposons une escapade dans un bourg saxon impressionnant, qui garde la trace de son histoire allemande et représente un carrefour de styles architecturaux et de croyances, preuve de l’histoire tumultueuse de ce territoire. Direction donc Brasov, "la ville de la Couronne" et Prejmer, le Village "aux Mille sources".


La ville de Brașov (en allemand Kronstadt, faisant référence à la vieille citadelle Corona) est une escapade idéale pour les amateurs de cuisine traditionnelle, de festivals et des randonnées en montagne. La ville est située en bas de la montagne Tâmpa, et vous offre deux perspectives : la première, industrielle, avec la périphérie et ses bâtiments modernes, et une autre médiévale, avec le centre historique qui garde encore les traces de la forteresse d’autrefois. Attestée en 1235, la ville a été reconnue pour la première fois comme siège des chevaliers de l’Ordre Teutonique qui ont été déployés ici par le roi d’Hongrie András II, afin de lutter contre les Coumans ; or les découvertes archéologiques relèvent que le territoire était habité depuis la période néolithique.

Comme point de départ pour l’exploration du centre historique de la ville, nous vous suggérons la Place du Conseil (Piața Sfatului) [B1-2], place à laquelle vous pourrez accéder par la rue George Barițiu [A2], et autour de laquelle vous trouverez les principaux points d’intérêt, ainsi que de belles maisons alignées les unes à côté des autres. Le bâtiment qui domine la place est la Maison du Conseil (Casa Sfatului) [B2] bâtie au 13ème siècle et qui abrite aujourd’hui le Musée d’Histoire. À proximité se trouve l’Eglise Noire (Biserica Neagră) [A2], dont la construction a commencé en 1383. Initialement, elle appartenait au culte roman-catholique, l’église accueille depuis le 16ème siècle le culte évangélique-luthérien. Elle représente un symbole du style architectural gothique en Roumanie, mais comprend aussi des éléments baroques, comme La Grande Orgue Buchholz de 1839, avec ses 3.993 tubes. Son nom tire ses origines du grand incendie de 1689 qui a noirci ses murs. Vis-à-vis de la cathédrale vous trouverez l’Eglise de la Sainte Trinité [A2] aménagée en 1787 dans une maison de style baroque, appartenant au culte orthodoxe.

L'Eglise Noire

La Place du Conseil


De la Place du Conseil, en prenant la rue Apollonia Hrischer [B2] vous arriverez à la Maison des Marchands ou à la Maison Hrischer (Casa Negustorilor) [B2] du 16ème siècle. En suivant la rue, tournez à droite sur la rue Poarta Şchei [AB2], et sur sa partie gauche vous allez repérer la Rue de la Corde (Strada Sforii) [AB2], l’une des plus étroites rues d’Europe, qui relie la rue Poarta Şchei avec la rue Cerbului, et qui a été construite comme rue d’accès pour les pompiers.

Le vieux centre de la ville garde aussi quelques vestiges des remparts et quelques portes d’accès de la forteresse médiévale. Si vous prenez la rue Derrière les Murs (strada După Ziduri) [A1-2] vous allez plonger dans l'époque médiévale, vous pourrez longer les murs de défense et admirer les bastions qui protégeaient ses habitants, aux 15ème et 16ème siècles, puis monter jusqu'à la Tour Blanche [A1] ou à la Tour Noire [A2] (Turnul Alb et Turnul Negru). Les murs de défense comptaient autrefois sept bastions réservés traditionnellement à des guildes d’ouvriers, dont seulement une partie reste encore visible aux touristes : le Bastion Graft [A1], le Bastion des Forgerons (Bastionul Fierarilor) et le Bastion des Tisserands (Bastionul Ţesătorilor) [B2]. 

Dans la partie Sud-Ouest de la ville, en dehors de la ceinture de fortification, vous pouvez continuer l’exploration de Brașov avec une visite dans le quartier de Șchei [A2]. Le quartier était habité autrefois par des Roumains (la majorité appartenant au culte orthodoxe ou chrétien de culte slavon), alors que le vieux centre était destiné aux Saxons (dont la majorité était de culte catholique et protestant). En ce temps, les Roumains, résidents de ce quartier, avec de petites maisons construites le long de ruelles étroites, n’avaient pas le droit d’entrer dans la ville qu'à certains intervalles de temps, et ils devaient payer des taxes pour vendre leurs produits dans le marché central.

L'accès dans le quartier se fait par la Porte de Şchei (Poarta Şchei) [A2] ou par la Porte Catherine (Poarta Ecaterina) [A2] qui remonte à 1559 et est la seule porte datant de la période médiévale conservée jusqu’à ce jour.

Le monument le plus important du quartier est l’Eglise « St. Nicolas » [A2] qui s’élève dans un domaine où existait déjà une église depuis 1292, mais le bâtiment actuel remonte aux 15ème-16ème siècles. Cette église était d'une importance particulière, étant considérée comme la cathédrale des Roumains du Pays de Bârsa (Ţara Bârsei: région historique autrefois située dans la dépression de Brașov). L'église a été soutenue et financée par les voïvodes de Ţara Românească et même par Elisabeth - impératrice de la Russie. Sur le côté Sud de l'église se trouve la tombe de Nicolae Titulescu, homme politique roumain qui a été, entre 1930-1932, le Président de la Société des Nations (précurseur à l'Organisation des Nations Unies).

Dans la même cour, vous allez trouver le Musée de la Première Ecole en Langue Roumaine [A2]. Les premiers cours en roumain existaient depuis 1583, mais ce bâtiment a été construit en 1760. L'exposition comprend des manuscrits et des livres en roumain, mais aussi une reconstitution d'une salle de classe de la période médiévale.

La visite du quartier Şchei de Brașov peut se poursuivre jusqu'à la Place de l'Union [A2], au milieu de laquelle trône une statue dédiée au Soldat Inconnu.

Enfin, si vous aimez les longues promenades à pied, vous pouvez aussi vous diriger vers la ruelle Tiberiu Brediceanu [B2], surnommée aussi la Promenade sous Tâmpa [B2], qui vous emmènera jusqu'à l’accès au téléphérique.

Eglise Notre - Dame

Bâtiment de la Banque Nationale de Roumanie (BNR)

Bâtiments et toitures




Le Village de Prejmer

Situé dans la région historique du Pays de Bârsa, la première mention du village de Prejmer, connu aussi sous le nom de Tartlau, date de 1240. Il semble que, étymologiquement, le nom roumain de Prejmer a des origines celtiques, signifiant « parmi les sources », d'où vient le surnom de cette localité: « le village aux mille sources ».

Le plus ancien bâtiment de Prejmer est l'Eglise de la Sainte Croix que vous pouvez trouver à l'intérieur de la forteresse (13ème siècle), et dont la construction a été commencée par les Chevaliers Teutoniques (venus au Pays de Bârsa en 1211). Après l'exil des chevaliers, la construction a été poursuivie par les moines cisterciens de Cârţa. En 1461, le clocher est élevé, et au 16ème siècle, le bras Ouest de l’Eglise est érigé dans le style gothique tardif. L'autel gothique polyptique avec ses deux ailes déplaçables, la chaire, les bancs et l'orgue (1803), sont des pièces précieuses et remarquables.

Afin de se défendre contre le danger ottoman, au début du 15ème siècle, de puissants systèmes de fortification ont été mis en place. La construction de la forteresse en anneau de Prejmer commence en 1427, avec l’élévation de murs solides ayant 14-16 mètres de hauteur. D'autres éléments ayant un rôle de défense ont été construits: le fossé d'eau, les quatre tours, les puits de pétrole et les trous de tir, les couloirs de garde, et une « orgue de la mort » - un système médiéval de défense qui jette plusieurs projectiles en même temps (comme les lanceurs Katiușa de la Seconde Guerre Mondiale). A l'intérieur de la pièce principale vous allez trouver des logements et des réserves (environ 275) avec des escaliers d'accès, des balcons et des galeries en bois. Celles-ci avaient le rôle de fournir un abri aux habitants en cas de danger.

Aujourd'hui, l'Eglise reste le lieu de rassemblement et de prière des fidèles saxons évangéliques-luthériens et organise en août des concerts de musique classique et sacrée.

Balcons d'habitations

Cour intérieure

Autel

Entrée

Vue d'ensemble

jeudi 18 janvier 2018

La culture néolithique de Cucuteni (Roumanie)

Article paru le 09/10/2017 sur le site de Radio România International


La culture néolithique de Cucuteni : son nom provient du village homonyme du département de Iaşi où les premières découvertes ont été faites en 1884. La culture de Cucuteni s'étendait sur 350.000 km² environ, sur le territoire actuel de la Roumanie, le nord de la République de Moldova et de l'Ukraine ; sa marque la plus importante est la céramique d'une qualité à part.

Constantin Preoteasa, chercheur au Musée de la culture de Cucuteni de Piatra Neamţ (est), a indiqué que les découvertes faites jusqu'à maintenant concernant les agglomérations des gens de cette culture se fondent sur l'observation de plusieurs couches de civilisation superposées.

Constantin Preoteasa: « Le sel a été un élément parmi beaucoup d'autres ressources qui a attiré les gens de cette culture ici. C'est justement grâce à cette diversité que nous avons cette superposition de sites dans les agglomérations de cette civilisation. A l'est, la situation est différente. Nous avons là les agglomérations dites géantes tripoliennes, selon l'appellation que leur donnent les Ukrainiens. Ce sont des sites avec une seule agglomération, mais elles sont de très grandes dimensions. Celle de Talianki, dans la région d'Uman, s'étend sur environ 500 ha, ce qui est énorme pour cette époque-là. Environ 2000 constructions ont été identifiées par des prospections géomagnétiques, pas par des fouilles archéologiques. Les constructions sont disposées d'après des plans préétablis, en 12 cercles concentriques. La population a été estimée à 20.000 habitants. Dans les agglomérations de la civilisation de Cucuteni, on ne rencontre pas seulement les logements qui abritaient les communautés humaines. On retrouve aussi des annexes, des ateliers spécialisés qui faisaient différents outils. Il y avait des maîtres artisans spécialisés tels que les céramistes qui ont réalisé les objets prestigieux réunis dans le musée. Et puis, il y avait les lieux de culte, les sanctuaires, probablement les plus importantes constructions de la civilisation de Cucuteni. »

L'art de Cucuteni contient deux éléments essentiels : le décoratif, présent sur les récipients peints, et le figuratif, avec des représentations anthropomorphes et zoomorphes, explique Constantin Preoteasa.

Constantin Preoteasa : « On distingue clairement deux périodes d'évolution dans l'art de Cucuteni. La première est comprise entre les années 5.000 et 4.000 avant notre ère, la seconde va de l'an 4.000 à l'an 3.500. La première période d'évolution artistique se caractérise par des récipients à pied, moins volumineux, élancés, avec des ornements divers, cannelures, incisions, ou autres, et surtout avec une peinture bichrome ou trichrome. Le « tricolore » de Cucuteni, appellation donnée par les spécialistes, met ensemble le blanc, le rouge et le noir, tandis que la bichromie est illustrée par des combinaisons de rouge et de blanc ou de noir et de blanc, jamais de rouge et de noir. Dans un premier temps, la peinture était posée après la cuisson des objets de poterie, c'est la technique appelée de la peinture crue, dont la plupart s'est effacée. Ensuite, la technique s'est raffinée et la peinture a été posée avant la cuisson, ce qui l'a pratiquement fixée sur la terre cuite. Et la qualité des objets est absolument exceptionnelle. »

Constantin Preoteasa décrit aussi la technique de fabrication de la poterie de Cucuteni : « Malgré nos outils modernes, les répliques de la poterie de Cucuteni, réalisées par des maîtres artisans, ont une qualité nettement inférieure à l'original. Les communautés humaines des époques historiques ultérieures n'ont plus jamais réussi à atteindre le niveau de raffinement artistique et technique des artisans de l'époque Cucuteni. Toutes les pièces d'excellence sont faites d'une pâte très fine et très dense, cuite de façon uniforme, ce qui explique le poids important même des récipients les plus petits. La cuisson avait lieu dans des fours à réverbère, où la flamme n'était pas appliquée directement aux récipients, qui étaient cuits à l'aide de courants d'air surchauffé en provenance du compartiment réservé au feu. Les températures pouvaient y atteindre les 900 degrés Celsius. Au début, on a produit aussi des récipients de couleur cendre et noire, moins résistants. Mais, en général, ils sont cuits avec beaucoup d'oxygène, ce qui leur a donné de très belles nuances de couleur, du jaune pâle jusqu'au brun. »

Les représentations spirituelles de gens de l'époque Cucuteni gravitaient autour de la numérologie, précise Constantin Preoteasa : « Le 12, mais aussi le 3, le 7, le 9, le 21, mais aussi le 4 et le 6 ne sont pas des fruits du hasard ; chacun a sa valeur symbolique, qui nous échappe aujourd'hui. La célèbre « ronde de Frumusica » est composée de 6 cariatides stylisées, vues de dos, en train de s'adonner à une ronde, à une danse rituelle. D'autres rondes, comme celle de Beresti, au département de Galati, mettent en scène seulement 4 cariatides. Chez certaines populations traditionnelles, il y a cette idée de l'existence de deux levers et deux couchers du soleil, et les points cardinaux ne sont plus 6, mais 4. Il existe des récipients - à couronne ou à colonnettes, comme celui qui constitue le logo de notre institution, qui ont 4 ornements. Sur les sites de culte, nous avons découvert 4 statuettes disposées en fonction des points cardinaux. »

La culture de Cucuteni est le sommet de l'art du Néolithique, et, en même temps, des croyances et des relations sociales qui gardent tout leur mystère. (Trad : Ligia Mihaiescu, lleana Taroi)






mercredi 17 janvier 2018

Roumanie : l'eurodéputée sociale-démocrate Viorica Dăncilă nommée Premier ministre

Article publié par Europe 1 le 17/01/2018 à 17h13.


L'eurodéputée remplace au poste de Premier ministre un autre social-démocrate, Mihai Tudose, deux jours après la démission de ce dernier.


Le président roumain de centre droit, Klaus Iohannis, a nommé mercredi l'eurodéputée Viorica Dăncilă au poste de Premier ministre, en remplacement de Mihai Tudose, acculé à la démission lundi par sa majorité de gauche.

"Après avoir pesé tous les arguments, j'ai décidé de donner une nouvelle chance aux sociaux-démocrates et de nommer la personne qu'ils ont proposée", a déclaré Klaus Iohannis à l'issue de consultations avec les partis politiques. Si elle obtient le vote du Parlement, Mme Dăncilă deviendra la première femme à diriger un gouvernement roumain, mais aussi le troisième Premier ministre en l'espace de sept mois, ses deux prédécesseurs ayant été éjectés par leur Parti social-démocrate (PSD).

Viorica Dăncilă, 54 ans, diplômée de l'Institut du pétrole et du gaz de Ploieşti, dans le sud du Pays, est considérée comme une proche de l'homme fort du PSD Liviu Dragnea, vainqueur des législatives de décembre 2016. Ce dernier, qui ne peut pas briguer ce poste en raison d'une condamnation à deux ans de prison avec sursis pour fraude électorale avait fait nommer puis contraint à la démission les deux précédents Premiers ministres, Sorin Grindeanu et Mihai Tudose. 

Inconnue du grand public, Viorica Dăncilă s'est fait remarquer en février en défendant devant le Parlement européen une tentative controversée du gouvernement roumain d'assouplir le code pénal qui aurait permis à certains responsables convaincus de corruption d'échapper à des poursuites. Vivement critiqué par Bruxelles ce projet de loi avait été abandonné après avoir suscité une vague de contestation sans précédent depuis la chute du régime communiste fin 1989.

mardi 16 janvier 2018

Roumanie: la gauche propose une eurodéputée au poste de Premier ministre

Article paru dans Libération du 16/01/2018

Les sociaux-démocrates roumains ont désigné mardi une eurodéputée, Viorica Dăncilă, pour succéder au Premier ministre démissionnaire qu’ils ont fait chuter en raison d’un conflit au sein de la tapageuse majorité de gauche.


«Mme Dăncilă est eurodéputée depuis 2009, elle est respectée à Bruxelles, consensuelle, communicative et a de bonnes relations avec les responsables de la Commission», a déclaré le président du parti social-démocrate (PSD) Liviu Dragnea.

Les sociaux-démocrates ont débarqué lundi soir leur second Premier ministre en quelques mois, Mihai Tudose, en poste depuis juin.

Mme Dăncilă pourrait être nommée dès mercredi si elle obtient l’aval du chef de l’Etat Klaus Iohannis qui recevra en milieu de journée le PSD et son petit allié libéral ALDE. Elle deviendrait la première femme cheffe de gouvernement en Roumanie.

Sa désignation représente aussi «un signal pour Bruxelles, car nous voulons améliorer les relations du gouvernement avec la Commission», a ajouté M. Dragnea, alors que l’UE a critiqué ces derniers mois la Roumanie pour une réforme controversée de la justice promue par la majorité de gauche.

En attendant, le président de centre droit a chargé le ministre sortant de la Défense Mihai Fifor d’assurer l’intérim au poste de Premier ministre.

«Nous avons besoin rapidement d’un nouveau gouvernement pour que cette période d’incertitude ne se transforme pas en instabilité politique», a déclaré mardi le président «mécontent et inquiet» au lendemain de la nouvelle crise provoquée par le PSD, revenu au pouvoir il y a un an.

Après le renversement du gouvernement de Sorin Grindeanu en juin, le chef de l’Etat, confronté aux tensions croissantes au sein du parti au pouvoir, avait exprimé des doutes quant à la «capacité du PSD à gouverner», laissant entendre qu’il pourrait refuser de charger un nouveau membre du parti de diriger l’exécutif.


Démission du premier ministre roumain Mihai Tudose

Article publié le 16/01/2018 par lepetitjournal.com Bucarest



Le Comité exécutif du Parti social-démocrate, principale formation de la coalition au pouvoir, s'est réuni lundi, en urgence à la demande de son leader, Liviu Dragnea et a décidé de retirer son soutien au premier ministre social-démocrate, Mihai Tudose. Celui-ci a démissionné.

Une figure du parti, Paul Stǎnescu, vice premier ministre et ministre chargé du Développement régional, de l'Administration publique et des Fonds européens sera nommé à titre intérimaire. Les tensions au sein du PSD ont escaladé la semaine dernière quand Mihai Tudose a demandé la démission de la ministre de l'Intérieur, Carmen Dan, qui est soutenue par le leader social-démocrate Liviu Dragnea. Et ce fut toujours lundi que le Parti national libéral (la principale formation politique de l'opposition de droite) a présenté une analyse de l'activité du gouvernement dans ce qu'il appelle « Le livre noir de la gouvernance du PSD ». Les libéraux ont affirmé que la nouvelle crise politique de Bucarest démontrait l'incapacité des sociaux-démocrates de gouverner, et ont demandé par conséquent des élections anticipées.

Précisons qu'il s'agit du 2e cabinet de l'alliance PSD-ALDE après que celui installé en janvier 2017 eut été destitué en juin dernier par motion de censure initiée par son propre parti.

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